CURRENT MISSION

Aller étudier à Anvers en médecine tropicale

ABOUT ME

Il est toujours difficile de parler de soi. Mais bon, je me lance. Voilà, j'ai 26 ans, je réside à Montréal depuis maintenant plus d'une quizaine d'années, je suis infirmier de formation à l'urgence de l'hôpital Juif et j'adore ce que je fais malgré les conditions de travail difficiles que nous imposent nos administrateurs. Je suis aussi politisé et traine cette passion avec moi et tente de comprendre les aliénations de notre monde. Je fais parti de deux groupe à Montréal. L'un est un groupe de révolutionnaire critique (Hors-D'oeuvre) et l'autre est un groupe d'auto-organisation des travailleurs que vous pouvez lire ici:http://www.comitestat.org/. Sinon, je suis aussi un être qui a le sens de l'humour, qui aime cuisiner, discuter, cogiter, danser, écrire, lire, écouter de la musique, faire du sport, bien manger et surtout être de bonne compagnie. Je n'aime pas les gens qui n'ont pas de d'opinions ou qui s'autocensurent.. Je compte être en Europe pour les six prochains mois, alors s'il vous dit de passer un moment exceptionnel avec moi, n'hésitez pas de me contacter et surtout d'accepter si vous avez de la place, ma demande de courte résidence. Au plaisir

PHILOSOPHY

Révolutionnaire critique. Mets la vertue dans tes actions et le vice dans tes idées, au lieu de bien penser et de mal te conduire.

'Les gens ont désapris à donner. Toute entorse au princie de l'échange a quelque chose d'insensé auquel on n'arrive pas à croire; il arrive que les enfants eux-mêmes regardent avec méfiance celui qui leur fait un cadeau, comme si ce n'était là qu'un truc publicitaire pour leur vendre des brosses ou des savonnettes. Par contre, on 'fait la charité', on pratique une bienfaisance organisée, qui entreprend systématiquement de refermer les blessures visibles de la société. Dans l'organisation structurée de cette société, il n'y a déjà plus de place pour le moindre élan d'humanité; l'aumône va même nécessairement de pair avec l'humiliation qui établit des répartitions et soupèse ce qu'il est juste de donner, bref qui traite comme un objet celui auquel on donne quelque chose. Il n'est pas jusqu'aux cadeaux que l'on se fait entre particuliers qui ne se trouvent ravalés au rang d'uns fonction sociale qu'on se fait une raison de remplir, à contrecoeur, en restant strictement dans les limites des budgets qu'on s'est fixé, en doutant d'autrui et en se donnant le moins de mal possible. Offris, c'est prendre plaisir à faire plaisir, en imaginant le bonheur de celui auquel on fait un cadeau. Ça veut dire choisir, y passer du temps, faire un détour, penser à autrui comme à un sujet: c'est e contraire de la distraction. Voilà justement ce dont presque plus personne n'est capable. Dans le meilleur des cas, les gens offrent ce dont ils auraient eux-mêmes ebvie en un eu moins bien. Ce dépérissement du don se traduit dans la sinistre invention des articles-cadeaux, qui veulent dire simplement qu'on ne sait pas quoi offrir parce qu'en réalité on pas vraiment envie d'offrir. Ce sont là des marchandises privées de contexte humain, comme ceux qui les achètent. Ce sont déjà des rosignols invendables, dès le premier jour. De même, la précaution qu'on prend de s'assurer qu'il sera possible d'échanger l'article choisi contre un autre, c'est comme si on disait à celui auquel on fait un cadeau: Tiens! voilà ton truc, fais-en ce que tu veux; si ça ne te plaît pas, ça m'est égal; va te prendre quelque chose d'autre à la place. Cela dit, le caractère interchangeable de tels cadeaux est encore la solution la plus humaine: plutôt que d'offrir n'importe quoi, cela permet au moins à celui auquel on fait un cadeau de s'offrir quelque chose à lui-même, mais c'est aussi exactement le contraire d'un véritable cadeau.

Compte tenu de l'abondance des biens qui sont accessibles maintenant, même aux plus pauvres, il pourrait paraître indifférent qu'on ait ainsi tendance à ne plus offrir de cadeaux, et les considérations auxquelles on peut se livrer sur ce dépérissement du don seraient d'ordre sentimental. Mais quand bien même, dans l'actuelle surabondance du nécessaire, le don serait devenu superflu -et il n'est pas vrai qu'il en soit ainsi, tant du point de vue des personnes privées que du point de vue de la vie sociale, car il n'y a aujourd'hui personne dont avec de l'imagination on ne puisse trouver exactement ce qui le comblera de joie- il n'en reste pas moins qu'il subsisterait un manque chez ceux qui précisement n'offrent plus de cadeaux. Chez eux vont s'étioler des facultés irremplaçables, qui ne peuvent se dévelloper que dans le contact avec la chaleur des choses et non pas seulement dans la cellule isolée de la pure intériorité. La froideur envahit tout ce qu'il font: la parole aimable qu'ils ne prononcent pas, les égards qu'ils négligent de témoigner à autrui... Cette froideur finit par se retourner contre ceux dont elle émane. Toute relation qui n'est pas complètement défigurée, y compris sans doute ce que la vie organique porte en elle de réconciliation, tout cela est don. Celui qu'une logique trop conséquente rend incapable de donner fait de lui-même une chose et se condamne à une froideur glacée.'

Adorno.
Minima Moralia
Aphorisme 21.

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